NOMS COMMUNS : Violette de serpent, Violette des sorciers, Pervenche mineure, Pucelage, Bergère. CONSTITUANTS CHIMIQUES PRINCIPAUX : Alcaloïdes, tanins, saponines, pectines et pigments organiques. PARTIES UTILISEES : La feuille. |
UN PEU D'HISTOIRE : Vinca vient de vincere, "vaincre" , la plante conserve ses feuilles durant l'hiver; minor "petit", à petites fleurs. Ses lettres de noblesse lui ont été données par celles de Mme de Sévigné qui, en 1684, écrivait à sa fille, Mme de Grignan: « Enfin, ma bonne, quoi qu'il en soit, consolez-vous et guérissez-vous avec votre bonne pervenche, bien verte et bien amère mais bien spécifique à vos maux et dont vous avez senti de grands effets : rafraîchissez-en cette poitrine enflammée. » Elle a fait battre ensuite le cœur de Jean-Jacques Rousseau pour qui elle évoquait Mme de Warrens qui la lui avait montrée sur le chemin des Charmettes et elle a séduit de nombreux poètes, y compris Georges Brassens. Parce que ses tiges souples qui rampent sur le sol conservent toute l'année leurs petites feuilles ovales d'un beau vert foncé et luisant, on l'a tout naturellement associée à l'idée d'éternité; ce qui lui a valu, en Italie, d'être tressée en couronnes qu'on posait sur la tombe des enfants et des adolescents et, en Flandre, de joncher le chemin que suivaient les futurs mariés pour se rendre à l'église, ses fleurs d'un bleu pur symbolisant l'innocence de la fiancée et ses feuilles la pérennité des sentiments amoureux. Bien entendu, elle n'est pas restée étrangère aux pratiques de magie : jetée avec d'autres plantes sur un foyer ardent, elle contribuait à faire apparaître dans la fumée les êtres chers qu'on souhaitait revoir; on l'incorporait aux philtres d'amour, on en frottait les morsures de serpents en récitant des formules secrètes et elle passait pour arrêter le flux menstruel et empêcher que les femmes grosses avortent si on la portait attachée autour de la cuisse. Cette dernière croyance rejoint d'ailleurs une de ses indications majeures : arrêter les hémorragies - « elle étanche le sang de quelque part qu'il coule » disent les auteurs anciens - car elle est astringente. Elle est également vulnéraire, fébrifuge et sudorifique. |
DESCRIPTION :
La Petite Pervenche est une plante vivace à rhizome rampant, blanchâtre. Les tiges sont de deux sortes: les unes stériles, sarmenteuses, longues de 40 à 80 centimètres, étalées ou grimpantes ; les autres florifères, dressées, de 30 à 40 centi-mètres. Les feuilles, opposées, sont pétiolées, ovales, luisantes, d'un vert foncé persistant. Les fleurs, bleues, visibles de février à juin, sont portées sur des pédoncules solitaires à l'aisselle des feuilles. Le fruit est composé de deux follicules cylindriques qui renferment un grand nombre de graines. CULTURE ET RÉCOLTE : Commune dans les régions chaudes et tempérées de l'Europe, les haies, les bois, les bords des ruisseaux, la Petite Pervenche ne pousse pas au-dessus de 1200 mètres d'altitude. Sa multiplication s'effectue au printemps par division des touffes, ou semis des graines. Récoltez les feuilles avant la floraison, faites-les sécher à plat dans des endroits secs et aérés. |
USAGES : La feuille est riche en alcaloïdes. Parmi eux, la vincamine présente un intérêt majeur en thérapeutique. Au niveau du cerveau, la vincamine augmente l'oxygénation et le débit sanguin et a une action protectrice sur les capillaires.
La petite pervenche est donc un grand remède de l'insuffisance circulatoire cérébrale. Elle permet aux personnes âgées de lutter contre les troubles de la mémoire, de la concentration, de la vision et de l'audition. Elle diminue les vertiges et les pertes d'équilibre.
Tonique, on emploie également la Petite Pervenche comme apéritif et fortifiant.
Antilaiteuse, elle tarit le lait des nourrices, seule ou associée à d'autres plantes. On en fait usage pour lutter efficacement contre le diabète, dont elle calme également la soif.
On en fait des gargarismes contre les angines, on applique les feuilles fraîches sur les plaies pour coaguler le sang.
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