ROMARIN
Rosmarinus officinalis (labiées)


NOMS COMMUNS :
Rosemarine, Encensier,Herbe aux couronnes, Romarin des troubadours.

CONSTITUANTS CHIMIQUES PRINCIPAUX :
acides phénols (acide labiatique), flavonoïdes, diterpènes.

PARTIES UTILISEES :
Feuille et sommité fleurie.


UN PEU D'HISTOIRE :

On ne saura jamais si c'est à un ermite féru de botanique ou à un ange envoyé par le ciel qu'on doit la recette de la fameuse «eau de la Reine de Hongrie » que tant de femmes ont rêvé de faire figurer dans l'arsenal secret de leur beauté; mais ce que l'on sait avec certitude, c'est que l'élément principal en est le romarin.

Si la merveilleuse cure de Donna Izabella a «lancé» le romarin, celui-ci n'était pourtant pas un inconnu. Pour les Romains, il était une herbe sacrée qui portait bonheur aux vivants et assurait aux morts un séjour paisible dans l'au-delà. Ils en tressaient donc des couronnes qu'ils coiffaient pour certaines fêtes (les mariages, en particulier) et qu'ils déposaient sur les tombeaux; ils en faisaient brûler aussi dans les cérémonies religieuses en guise d'encens. Plus tard, les chrétiens l'associèrent à la Vierge Marie qui se serait reposée au pied d'un buisson de romarin pendant la fuite en Égypte ou qui aurait étendu sur ses rameaux les langes de l'Enfant Jésus, «et c'est de ce jour, dit la légende, que ses fleurs ont la couleur du ciel et apparaissent le jour de la Passion»; c'est aussi pourquoi les familles qui en parfument leur maison bénéficient, croit-on, d'une protection spéciale.

Cependant, cela ne l'empêchait pas d'être largement utilisé en cuisine et en médecine. On savait -mieux qu'aujourd'hui- qu’il est «bon pour accoutrer les viandes et faire les sauces»; on le faisait entrer dans de nombreux baumes destinés à guérir les blessures et les douleurs; il était le remède contre la jaunisse, les lassitudes, les vertiges, la perte de mémoire; ses fleurs «confites en sucre» passaient pour «singulières contre la peste» et pour aiguiser la vue si on les mangeait à la croque au sel le matin à jeun avec « leurs feuilles les plus prochaines ».


DESCRIPTION :

Le Romarin est un arbrisseau dont la tige, qui peut atteindre 2 mètres, est couverte d'une écorce grisâtre. Elle se divise en nombreux rameaux opposés, tortueux. Les feuilles opposées, étroites, lancéolées, linéaires, à bords roulés en dessous, sont vert foncé et luisantes à la face supérieure. Les fleurs, bleu violacé, visibles de janvier à mai, sont groupées à l'extrémité des rameaux, à la base des feuilles. Le fruit, ovoïde, est entouré par un calice persistant.

CULTURE ET RÉCOLTE :

Le Romarin se trouve dans toutes les contrées méridionales de l'Europe, de préférence dans les lieux secs et arides, exposés au soleil. Sa multiplication se réalise par semis des graines, boutures, ou division des pieds, à l'automne ou au printemps. Plusieurs récoltes peuvent se faire, dès le printemps, en mai, juillet et septembre. On suspend les tiges réunies en bouquets, dont on détache les feuilles après un séchage complet.


USAGES :

Les feuilles de romarin renferment une huile essentielle à laquelle il doit ses propriétés intéressantes sur le système digestif. Le romarin stimule le fonctionnement de la vésicule biliaire. Il est indiqué à ce titre dans l'insuffisance hépatique et en cas d'inflammation chronique de la vésicule. Il agit sur les fermentations intestinales et sur les douleurs abdominales qu'elles entraînent. en calmant les spasmes d'origine digestive par son action spasmolytique sur les intestins et l'estomac. Par son effet relaxant sur les muscles lisses du système respiratoire. il calme aussi la toux et contribue au confort de l'asthmatique. Il s'utilise pour soigner les bronchites grâce a son huile essentielle antiseptique.


INDICATIONS :

- BALLONNEMENTS ET DOULEURS ABDOMINALES ASSOCIÉES,
- BRONCHITE, TOUX SPASMODIQUE. ADJUVANT DU TRAITEMENT DE FOND DE L’ASTHME.


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