UN PEU D'HISTOIRE :
Une jolie légende italienne explique pourquoi ces épines sont si redoutables. Jadis les Ronces tenaient auberge, mais elles firent crédit à tant de voyageurs qu 'elles durent fermer boutique. C'est depuis ce temps-là que, postées sur les chemins, elles accrochent tous ceux qui passent pour les faire payer comptant.
Tout, en elle, paraît conçu pour griffer : ses tiges, ses feuilles, le pédoncule même de ses fleurs, sont armés d'aiguillons; elle envoie de véritables tentacules hérissés de pointes dans toutes les directions, comme pour ne laisser aucune chance à ses proies : malheur au gamin rêveur qui expose ses mollets nus à la caresse de cette furie végétale!
Mais aussi la ronce protège : elle offre un abri sûr aux petits oiseaux et aux lapins que les carnassiers traquent; et elle est pour ainsi dire l’«envoyée» de la forêt dans les terrains que nous ne cultivons plus : sous ses rameaux épineux, les petits arbres poussent sans crainte des herbivores; quand ils se sont développés, elle leur laisse la place, et s'en va conquérir de nouveaux espaces, active à se reproduire à coups de marcottages naturels (une tige se recourbe, prend racine, et donne naissance à un nouveau pied).
Mangez des "mûres" à volonté, au sucre, en confitures ou en sirops : c'est un aliment aussi délicieux que sain. Celles qui sont bien noires combattent la constipation, aident la digestion, combattent les inflammations de la bouche et de la gorge, et aident à la guérison des angines et des amygdalites.
Les autres parties de la plante ne sont pas moins actives (feuilles, jeunes pousses, fleurs et racines). Le médecin grec Dioscoride les conseillait déjà pour resserrer les organes trop distendus (intestin, utérus), pour consolider les gencives, pour soigner les ulcères et les vilaines plaies, pour calmer la douleur occasionnée par les hémorroïdes, et pour atténuer le désagrément des aigreurs d'estomac. Au Moyen Age, sainte Hildegarde ajoutait à cette liste d'indications la toux, les maux de gorge, les fièvres, les migraines et les rages de dents.
DESCRIPTION :
La Ronce est un sous-arbrisseau dont les tiges, qui peuvent atteindre 4 mètres, sont couchées, rougeâtres, munies de nombreux aiguillons. Les feuilles, alternes, pétiolées, composées de trois à sept folioles, sont grandes, ovales, dentées, d'un beau vert dessus, cotonneuses dessous. Les fleurs, visibles de mai à août, assez grandes, blanches ou rosées, sont disposées à l'extrémité des rameaux.
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CULTURE ET RÉCOLTE :
Commune en Europe, la Ronce est le "poison" de tous les jardiniers. Si on y tient vraiment, on peut toujours la multiplier par les drageons.
Vous n'aurez aucune peine à trouver des ronces à deux pas des chemins de campagne... ou même en plein milieu, lorsqu'ils ne sont pas bien entretenus. Cueillez les jeunes pousses et les feuilles au printemps, les fleurs juste avant l'épanouissement, et faites-les sécher à l'ombre. Arrachez les racines en été. Cueillez les mûres, selon vos besoins, soit lorsqu'elles sont encore vertes, soit lorsqu'elles ont pris la jolie couleur sombre qui est la leur après s'être gorgées de soleil.